© Reuters
Hervé Morin, Christine Boutin et Dominique de Villepin. Selon une information RMC, ni Boutin, ni Morin, ni Villepin n’iraient au bout de leur course à la présidentielle, faute de parrainages. Et pour cause: l’Elysée pilote de main de maître une véritable opération de sape des trois candidats afin qu'ils ne recueillent pas les fameuses 500 signatures. Un processus dont la phase finale a été lancée il y a quelques jours. Car il y a danger pour Nicolas Sarkozy. Marine Le Pen vient d’apparaître dans son rétroviseur. C’était dans un sondage LH2 dès lundi.
Le «chemin de croix» de Christine Boutin
Et cela vient de se confirmer jeudi dernier dans une enquête Ifop pour Paris Match. L'écart entre Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen s'est réduit à deux points: 23% pour le chef de l'Etat contre 21% pour la présidente du Front National. Le 21 avril à l’envers se dessine - il s’appellera le 22 avril cette année. Il y a urgence pour Nicolas Sarkozy d’éviter le naufrage. Tous les moyens sont donc déployés pour empêcher les petits candidats de droite de lui prendre de précieux pourcentages. Ça commence par Christine Boutin qui boit le calice jusqu’à la lie. Elle parcourt inlassablement des dizaines de communes où les refus de parrainages se multiplient. A tel point qu'elle parle d'un véritable « chemin de croix ».
Hervé Morin n'est pas suicidaire
Ça se poursuit par Hervé Morin, qui rencontre Nicolas Sarkozy ce vendredi matin. C’est le conseiller politique du président qui l'a appelé pour lui dire que le président souhaitait le recevoir à l'Elysée. Certes, Hervé Morin a réaffirmé mercredi, lors de ses vœux à la presse, sa détermination à « aller jusqu'au bout » malgré les « coups de poignard » au sein de son parti et « les pressions de l'Elysée ». Mais avec moins de 1% des intentions de vote, Hervé Morin n’est peut-être pas suicidaire. « Je suis dans le match, j'ai l'intention d'aller jusqu'au bout », a prévenu M. Morin. On prend les paris contre lui !
Les proches de Villepin priés de le dissuader
Quant à Dominique de Villepin, il est lui aussi est à la peine. Malgré un frémissement en début de campagne, il est retombé à 2 ou 3% d’intentions de vote. Là encore, Nicolas Sarkozy est à la manœuvre. Il a chargé les proches de Dominique de Villepin de l’appeler ou de le rencontrer pour le dissuader de poursuivre l’aventure. Et l’Elysée s’occupe de dissuader les élus de lui apporter les parrainages. Finalement, seul un candidat de droite semble avoir ses chances. C'est Nicolas Dupont-Aignan.
Dupont-Aignan, le seul qui aura ses signatures
Il aura ses 500 signatures. Il en aura même 750. Pourquoi ? Parce que « c’est quelqu’un qui m’a dit »… que l’Elysée voit sa candidature de manière très positive. Nicolas Dupont-Aignan est le candidat anti-Marine Le Pen, le plus dangereux pour la candidate du FN car il prône lui aussi, la sortie de l’euro, le retour au franc. Il est finalement le seul à proposer, à droite comme à gauche, une voix radicalement différente, une alternative de politique économique, sans les aspects extrêmes de Marine Le Pen. Bref: il est est tout simplement parfait. Certains à l’Elysée l’ont même baptisé François Pignon, du nom du héros du film Le dîner de cons. Nicolas Dupont-Aignan invité au festin de la présidentielle ! A l’Elysée, on ferait bien de revisionner le film une fois, car en général rien ne se passe vraiment comme prévu au cinéma. Comme dans une élection présidentielle…