Après l'affaire Guérini, l'affaire Navarro ? L'ancien patron de la fédération socialiste de l'Hérault, le sénateur Robert Navarro, est soupçonné de malversations. La juge d'instruction en charge du dossier va demander la levée de son immunité parlementaire, a révélé mardi 24 janvier une source proche du dossier.

Le PS a déposé plainte en avril 2011 après la découverte de "nombreuses factures"réglées par sa fédération pour des déplacements, notamment en avion, pour un montant de 90 000 à 100 000 euros, sans lien avec sa fonction. Des frais de fournitures, payées par la fédération héraultaise mais livrées au Parlement de Bruxelles, ou des frais de bouche, dont 19 710 euros de pizzas en 2010, sont également visés. 

Son épouse est déjà mise en examen

L'épouse du sénateur, Dominique Navarro, assistante de François Rebsamen, président du groupe socialiste au Sénat et maire de Dijon, a déjà été mise en examen pour abus de confiance et placée sous contrôle judiciaire, mardi matin. La veille, dix personnes ont été entendues par la juge d'instruction, dont quatre placées en garde à vue et remises en liberté dans la soirée. Parmi eux figurent le maire PS d'Avène, Guy Caballe, deux anciens attachés parlementaires de Robert Navarro, et Jean-Louis Prunier, frère de Mme Navarro.

Mais Robert Navarro, exclu du PS en février 2010 pour son soutien à George Frêche, n'a toujours pas été entendu. Membre de l'équipe de campagne de François Hollande pendant la primaire du Parti socialiste dans l'Hérault, il avait dénoncé en septembre un"flingage politique". La levée de son immunité parlementaire permettrait de placer l'élu sous contrôle judiciaire après l'avoir mis en examen.