Étienne Bousquet-Cassagne qui bat la campagne pour Marine Le Pen, assure que son parti a triplé en un an le nombre de ses adhérents en Lot-et-Garonne.
«Vous vous rendez compte ? Trois bus de militants de Lot-et-Garonne pour le meeting de Marine Le Pen la semaine dernière à Bordeaux ! » Étienne Bousquet-Cassagne, paraît étonné « de cette mobilisation. Désormais, les gens ne se cachent plus. Ils revendiquent leur appartenance au Front national (FN). Les temps ont changé. Nos rangs grossissent. » Rencontre avec cet homme qui a seulement 22 ans est le secrétaire départemental du parti dirigé par Marine Le Pen.
« Sud Ouest ». Quelles sont les différences entre la présidentielle de 2007 et celle de 2012 ?
Étienne Bousquet-Cassagne. Déçus par Nicolas Sarkozy, beaucoup de gens se tournent ou reviennent au Front national. Certains disent qu'après avoir essayé la gauche et la droite, ils sont écœurés. Ils entendent notre programme économique et social. Nous ne disons pas que nous allons tout résoudre ni ne promettons monts et merveilles. Aujourd'hui, le vote FN n'est pas lié au rejet, au dépit. Non, c'est un vote de conviction. Moi, ma plus grande inquiétude, c'est le risque d'abstention.
Marine Le Pen affirme qu'elle n'a pas les promesses de 500 signatures…
Et c'est vrai. Et ce n'est pas faute de rencontrer les maires. À mon niveau, j'y consacre beaucoup de temps. À ce jour (NDLR : l'entretien a été réalisé jeudi) j'ai obtenu quatre à cinq promesses sérieuses. Il me reste encore un mois pour en décrocher le double.
Comment êtes-vous accueilli et quels sont les arguments des maires qui refusent ?
Ils ont peur de l'étiquette accolée à notre parti et de subir ensuite des « représailles » financières, en terme de subventions de la part des autres collectivités. Quand ils évoquent le risque de perdre les prochaines élections, je rappelle que les deux maires qui avaient donné leur signature en 2007 ont été réélus.
On parle souvent « d'effet Marine Le Pen… »
Elle a participé à la dédiabolisation du FN par les grands médias. Elle a amplifié l'électorat de son père au-delà de la sphère du parti. Aujourd'hui, les militants ont intégré le prénom de Marine. Aussi, la crise a apporté de la visibilité au FN.
Cela se confirme en terme de militants en Lot-et-Garonne ?
Nous avons triplé le nombre d'adhésions en un an. Il y en a 600 à jour de cotisation. Cela correspond à l'effet national. Cela s'est fait en plusieurs vagues : lors des cantonales, cet été et depuis que la double campagne présidentielle et législative est lancée. Mais nous avons vécu une séquence politique difficile. Nous étions au fond du seau.
Le FN sera-t-il présent sur les trois circonscriptions aux législatives ?
Oui, comme en 2007. Tout n'est pas encore calé au niveau des suppléants. Tout sera arrêté à la mi-février en commission d'investiture.
Certains choix sont déjà connus ?
Sur Villeneuve-sur-Lot, la candidate sera Catherine Martin. Je me présente sur Marmande et j'aurai une suppléante, il y a plusieurs possibilités. Sur Agen, ce sera une femme et nous avons plusieurs options.
Quelles sont les ambitions du FN ?
Sur Agen, nous pouvons profiter des divisions à la fois à droite et à gauche. Sur Marmande, je peux me retrouver en triangulaire voire en duel avec Diefenbacher comme avec Fekl, c'est ouvert. À Villeneuve, nous envisageons un duel avec Cahuzac.
Quelles sont les raisons qui vous ont fait adhérer au FN et quelles sont vos ambitions personnelles ?
La politique était un sujet fréquent en famille. Ma conscience politique s'est révélée lors du référendum européen. J'ai été séduit par le discours de Jean-Marie Le Pen, ce n'était pas le monstre que l'on décrivait partout. Je me suis installé à Tonneins en septembre, ville où j'entends me présenter aux prochaines élections municipales en 2014.