"Traité européen: c'est à nous de décider! Référendum!", est-il écrit sur les cartes postales hostiles envoyées par Marine le Penà l'Elysée.
Imprimées par le FN dans le cadre d'une campagne pour s'opposer au traité budgétaire européen, elles sont d'abord parvenues au siège du parti d'extrême droite avec la signature de militants. "Ces cartes postales (...) expliquent pourquoi il faut redonner la parole au peuple et refuser le traité budgétaire", a déclaré la présidente du front National devant le bureau de poste du village de la Somme, avant d'insérer des dizaines de cartes dans la boîte aux lettres, sous les applaudissements d'une vingtaine de militants. Le choix du FN pour son action symbolique s'est porté sur L'Etoile en raison du rejet massif par cette commune du traité constitutionnel européen lors du référendum de 2005. Près de 85% des votants avaient voté "non", selon des chiffres du ministère de l'Intérieur. Marine Le Pen y a par ailleurs obtenu 30,90% des suffrages exprimés lors du premier tour de la présidentielle en avril.
Marine Le Pen dénonce une "camisole de force" avant le vote
"Je lance un nouvel appel à François Hollande. Vous n'avez pas le droit de vider la France de sa substance démocratique. Vous n'avez pas le droit de lui imposer la camisole de force ultralibérale. Vous n'avez pas le droit de dissoudre la France dans le dos des Français", a-t-elle ajouté.
Les députés doivent voter mardi la ratification du traité budgétaire européen, qui instaure une règle d'or d'équilibre budgétaire. "Que ce traité soit voté avec l'accord de l'UMP qui pourtant se dit attaché aux valeurs du gaullisme, c'est-à-dire à la souveraineté nationale, démontre l'étendue de cet acte de haute trahison que vont commettre aujourd'hui les députés, quel que soit leur bord", a martelé Marine Le Pen.
Selon elle, le texte "va avoir plusieurs impacts extrêmement lourds sur la vie des Français. D'abord, il va les priver de leur liberté, de leur souveraineté. Deuxièmement, il va mettre en œuvre une austérité épouvantable". "Ce sont donc les Français (...) qui vont devoir ouvrir leur portefeuille alors qu'eux-mêmes n'arrivent plus à boucler les fins de mois", a-t-elle ajouté.
"Ces peuples risquent à l'évidence, un jour, face à la brutalité inouïe des mesures qui leur sont imposées, de se soulever, de se révolter. Et cette Europe dont on nous avait dit que c'était l'Europe de la paix est tranquillement, mais sûrement en train de se transformer en Europe de la guerre", a-t-elle insisté.